18/02/2020

_Michel Ragon



« Peintre, artisan villageois nullement prolétarien, esthète en tablier de cuir fleurant l’odeur du cheval, Gaston Chaissac, primitif, indépendant, d’une imagination colorée et luxuriante, est un artiste plus proche des sources d’expression populaire que nombre d’ouvriéristes déclamatoires et bornés. »
Ainsi s'exprimait Michel Ragon (1) à propos de Gaston Chaissac dans la revue Maintenant n°4, parue en novembre 1946. Si ce court texte est notable parmi son œuvre critique et historienne de l'art, par ailleurs monumentale, ce n'est pas seulement parce qu'il concerne un artiste apparenté à l'art brut. C'est aussi parce qu'il s'agit du premier texte que Michel Ragon, alors âgé de 22 ans, publie sur l'art (non-brut inclus). S'ensuit sa longue correspondance avec Chaissac - qui l'appelle, dans une lettre du 15 janvier 1949, son "cher chérubin épiphaniste (2)". 

Michel Ragon, né en 1924, militant anarchiste, collaborateur de la revue "Cimaise", critique et historien de l'art, de l'architecture et de la littérature, est mort le 14 février 2020. 

Michel Ragon, quai Malaquais, 1955
source : http://www.michelragon.fr/biographie-1945-1956/


(1) ACA sur Michel Ragon ›

(2) cf. "Manifeste de l'épiphanisme" in revue Arts du 19 mars 1948, signé par 16 personnes - dont Michel Ragon - réunies autour de la pensée d'Henri Perruchot : "L’épiphanisme exprime une volonté d’évasion hors de ces philosophies du désespoir qui ont cours aujourd'hui, et que l’épiphanisme considère comme des témoignages aigus sans doute, mais d’un enseignement provisoire et n’apportant, du reste, aucune solution au problème de l’homme".

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